Le système de l’AVS va au-devant de grosses difficultés ces prochaines années : le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie imposent une réforme pour stabiliser l’AVS et assurer son financement à moyen terme. Ces mesures sont urgentes, sans quoi c’est la prochaine génération qui devra payer l’addition. Tenant compte du précédent échec en votation d’une première tentative de réforme, le parlement fédéral propose maintenant une réforme équilibrée. D’abord, on peut se féliciter que le parlement ait proposé une réforme sur le premier pilier seulement, ce qui permet d’agir point par point, contrairement à ce qu’il avait proposé la dernière fois. Ensuite, l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes est équilibrée par des mesures compensatoires importantes : il faut également mentionner que l’on ne parle ici que du premier pilier qui n’est pas celui où les inégalités de revenus entre hommes et femmes se creusent. Enfin, le parlement propose plusieurs autres mesures importantes en vue d’une flexibilisation de l’âge de la retraite ou des pensions partielles. Pour ces raisons, nous soutenons cette réforme urgente de l’AVS.
Nous soutenons également la réforme de l’impôt anticipé. Comme le souligne Ueli Maurer et contrairement à ce qu’affirme la gauche, il s’agit d’une « micro-réforme » qui ne touche que 5% de l’impôt anticipé. Le projet est bien ficelé et permet une mise à jour de ce point particulier de la fiscalité, en tenant compte de la nouvelle donne de la mondialisation. Actuellement, les investisseurs étrangers qui ont des obligations en Suisse doivent soit s’astreindre à de lourdes démarches administratives, soit abandonner 35% de leur revenu, alors même qu’ils ne font que de prêter contre intérêt de l’argent à des projets développés en Suisse. Cette situation rend plus difficile la levée de fonds en obligations. Le marché obligataire a même eu tendance à être délocalisé, la Suisse étant l’une des plus sévère en matière d’impôt anticipé. Nous rappelons aussi que cette mesure est prise dans un contexte de remaniement de l’impôt sur les entreprises, puisque d’ici 2024 un taux de 15% commun à l’OCDE et au G20 devra être appliqué. Il nous parait donc juste de soutenir cette mesure ponctuelle qui aura des effets très positifs sur l’innovation en Suisse.
L’initiative « Non à l’élevage intensif » quant à elle ne nous convainc pas. Elle fait part de préoccupations légitimes : la dignité animale est en effet un enjeu crucial. Mais il ne faut pas oublier que la Suisse est déjà très bonne élève à l’échelle européenne, et bien plus encore à l’échelle mondiale. Le droit agricole suisse est déjà extrêmement pointilleux. De plus, l’initiative engendrerait une perte de production importante et accroîtrait notre dépendance à l’étranger, sans parler de l’impact sur les prix qui finirait par peser sur les ménages les plus modestes. Finalement, l’interdiction d’exportation non seulement de produits bruts mais aussi de produits transformés nous parait extrêmement problématique. Le contrôle des importations sera très difficile à mettre en œuvre. Surtout, l’initiative obligerait ainsi la Suisse à dénoncer 35 accords de libre échanges, dont certains font partie des fameux « traités guillotines ».
Pour ces raisons, les Jeunes du Centre encouragent à voter OUI à la stabilisation de l’AVS ainsi qu’à la révision de l’impôt anticipé et NON à l’initiative sur l’élevage intensif.